L'Afghanistan:285 millions d'euros cette année

Publié le par chevalier

L'Afghanistan est un gouffre financier pour notre pays. L'engagement coûtera cette année 285 millions d'euros à la France L'Afghanistan va passer pour la première fois en tête des crédits des opérations extérieures des armées.

 Les dépenses militaires en direction de Kaboul doivent augmenter de 47 % en 2008. Par ailleurs, l'Agence française de développement est censée distribuer 106 millions d'euros sur trois ans.


Les interventions militaires à l'étranger commencent à coûter cher à l'Etat français. Cette année, les opérations extérieures des armées (Opex), qui mobilisent 11.500 soldats dans le monde, vont atteindre un niveau record :

 880 millions d'euros contre 685 millions en 2007 et 603 millions en 2006.
En 2009, elles devraient arriver au milliard d'euros compte tenu des engagements déjà pris.

Ce sont l'Afghanistan et le Tchad qui expliquent, pour l'essentiel, cette hausse. L'Afghanistan va d'ailleurs passer pour la première fois en tête des crédits des Opex, avec une prévision de 250 millions d'euros (missions Héraclès et Pamir), à comparer aux 170 millions d'euros dépensés l'an dernier (+ 47 %).

Un chiffre qui s'explique par la décision d'envoyer 1.000 hommes supplémentaires, mais également par des majorations des soldes des militaires, par des augmentations de frais de carburant, de nourriture et de munitions et par de nouveaux investissements.

Les autres lignes de crédits importantes concernent la force expéditionnaire européenne au Tchad et en Centrafrique (Eufor) pour 140 millions d'euros, puis les opérations Licorne en Côte d'Ivoire (115 millions) et Epervier au Tchad (107 millions), ainsi que la mission au Kosovo (103 millions).
Des crédits civils

D'un point de vue budgétaire, le sujet n'est pas simple. Car, chaque année, la loi de Finances sous- évalue le coût des Opex et un bras de fer s'engage traditionnellement à l'automne entre Bercy et le ministère de la Défense, pour ajuster les crédits.
 
Fin 2007, il a ainsi fallu trouver 310 millions d'euros pour boucler l'équation, par redéploiement d'enveloppes destinées au départ à des achats d'équipements. Cette année, en dépit d'une budgétisation initiale plus élevée, à 475 millions d'euros, le gouvernement sait d'ores et déjà qu'il devra trouver 405 millions supplémentaires.

Par ailleurs, l'Afghanistan mobilise des crédits civils. En juin, lors de la conférence internationale des donateurs, à Paris, 68 pays et une quinzaine d'organisations non gouvernementales ont promis une aide de 21,4 milliards de dollars sur cinq ans, soit un doublement des sommes accordées, chaque année, depuis la chute des talibans. L'Allemagne a promis 420 millions d'euros.
Pour la France, Nicolas Sarkozy s'est engagé sur 106 millions d'euros pour les années 2008 à 2010, soit 35 millions par an, à comparer aux 3 millions versés en 2007.

 Une enveloppe débloquée via l'Agence française de développement (AFD), à 80 % sous forme de dons et à 20 % sous forme de prêts, et qui financera, pour l'essentiel, des projets dans la santé (banque centrale du sang et université médicale de Kaboul), l'agriculture (horticulture, safran, miel, coton...) et les fonctions régaliennes de l'Etat afghan (Parlement, police et justice). Ce qui porte au total l'intervention française dans ce pays à 285 millions d'euros cette année.



Publié dans revue de presse

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